Comment mettre des mots sur une journée aussi riche en partage et en émotions ? Je vais être honnête, je n’en ai pas la moindre idée. Ne vous attendez pas à un « compte rendu de course », je n’ai pas envie de vous parler de chronos.
Sur cette course de préparation pour l’Ironman Vichy, j’ai fait un choix. Celui de me connecter à l’amour, la passion et le partage. Plutôt que de viser un résultat à chiffres qui dépend de facteurs hors de mon contrôle. J’ai eu envie de vivre le meilleur : les tensions au départ puis les sourires à l’arrivée. Les encouragements, les câlins, tous ces instants de joie qui ont rendu cette journée de course extraordinaire.
JOUR J :
Je me suis réveillé sereine, sans vraiment réalisé que le jour de course venait de pointer le bout de son nez. Je me suis préparé, j’ai pris mon petit déj et me suis rendu sur le lieu de la course. Dans le parc à vélo, je dépose mes bidons et gonfle mes pneus, classique, me direz-vous. Puis je rejoins Maxence. En direction du départ natation, je rencontre Laurence, qui en quelques mots seulement, réussi à me mettre la larme à l’œil. Ce n’est que le début.
En repartant, Maxence se rend compte que je n’ai pas fixé mon compteur GPS sur mon vélo. Demi-tour toute, j’installe mon compteur, cette fois tout est ok.
Arrivée sur le lieu du départ natation je sens l’excitation montée en moi, le désir s’amplifie à chaque battement de cœur. Je commence à réaliser, petit à petit, ou du moins à comprendre ce qui m’attend aujourd’hui : une course magnifique, aussi bien par son parcours que par son ambiance.
Natation : 1.9km à travers le canal historique du Vendée Globe
Après avoir été forcé à rester assise par Maxence, j’enfile ma combinaison, je croise Charlotte, puis Marie. Je rejoins la plage, m’échauffe, fais un câlin à mes parents, mon frère, Maxence et Cookie puis je me place dans le sas de départ 32’ ou je retrouve Marie. L’attente paraît interminable, les visages autour de nous se crispes. L’envie d’en découdre, elle, est à son comble. Bip-bip-biiiip. C’est ensemble, main dans la main que l’on prend le départ de cette première édition de l’Ironman 70.3 Sable d’Olonne. Des spectateurs de part et d’autre jusqu’à l’entrée dans l’eau. MAGIQUE. La natation se passe super bien. Pour la première fois, je me sens à l’aise en eau libre, à ma place. Je pars pourtant avec les premiers participants, les plus bagarreurs et le courant à notre désavantage. Mais cela ne m’empêche pas de prendre beaucoup de plaisir et de faire une bonne natation, à mon niveau.
Je sors de l’eau – déjà. J’enlève ma combinaison dès la sortie de l’eau car la transition s’annonce longue et je n’ai pas envie de courir les jambes en saucisson. Je bois de l’eau, recrache, fais un truc chelou avec les gobelets, puis je m’arrose. À la transition, je me change, normal, me direz-vous. Puis je prends un chewing-gum pour enlever le gout du sel et j’en propose à la participante à côté de moi « c’est open-bar ». Marie arrive au niveau des sacs de transition, elle a le sourire, ça fait plaisir à voir ! Je lui souhaite de s’amuser puis je cours jusqu’à mon vélo. Je suis tellement heureuse d’être ici, que mon sourire interpelle le speaker qui m’encourage au micro (héhé).
Le vélo : 90km entre forêt, marais et campagne
Je me fais rattraper par Marie dès le premier Km, on se souhaite une dernière fois une bonne course et elle s’envole (petite fusée). Le vélo passe vite, très vite. J’avais eu beaucoup de retours négatifs sur le parcours et notamment sur sa difficulté. J’avais personnellement fait le choix de rester hermétique aux avis des autres. J’ai bien fait car je suis en train de prendre mon pied. Je m’amuse et je suis en train de faire le meilleur vélo de ma très courte expérience de triathlète. Quand le cœur et les jambes sont accordés, ça donne un sentiment d’aisance et de facilité assez incroyable.
Grâce à la magie d’Instagram, je me fais doubler par de nombreuses têtes connues. Chacune de ces personnes prend le temps de m’encourager tout en m’offrant un sourire que je leur renvoie à mon tour. Ça fait chaud au cœur. En parlant de chaleur, faut croire que les étoiles se sont alignées pour nous faire vivre une journée hors du commun : il fait beau, il n’y a pas de vent, les conditions sont idéales.
Sur la fin du parcours, je décide de relâcher légèrement les jambes et de mouliner pour pouvoir enchainer sereinement sur la course à pied.
J’arrive déjà au parc à vélo, c’est passé (beaucoup) trop vite. Amélie me rejoint à la transition, elle rayonne ! Son sourire, les étoiles dans ses yeux, c’est vraiment beau à voir. On échange et on s’élance ensemble sur la course à pied.
La course à pied : 21km sur le mythique remblai
On avait prévu des temps de course à pied quasi équivalents mais je fais tout de suite le choix de me placer à une intensité sous max pour bien vivre ma course et aller au bout sans faiblir. Je lui dis de foncer et de s’amuser.
Faut dire que de mon côté, je ne suis pas préparé à courir sous cette chaleur. De plus, cette course n’est pas mon objectif de l’année. Je ne suis donc pas à 20min prêts pour franchir la ligne. J’active le mode « footing » et c’est parti pour 21km. Le parcours est très beau bien qu’assez difficile. Je cours dans le sable, puis marche sur la fin et dans les escaliers (hihi) puis c’est parti pour 3 boucles.
3 boucles où je croise énormément de monde dont beaucoup d’entre vous : Séverine, cette femme extraordinaire qui prend le temps de m’encourager avec le sourire alors qu’elle s’envole pour la 2e place de son AG. Et tous les autres : Fantine, Louise, Justine, Elsa, Antoine, Jonathan, Eric, Paul-Louis, Marie, Maxime, Thomas, Gaétan, Thibaut, Enric, Maxence toutes ces petites pépites d’énergie et tous ceux que j’oublie ; MERCI.
3 boucles à sourire, encourager, taper dans les mains, prendre Constance dans mes bras et me nourrir de vos énergies positives. 3 petites boucles, hors du temps.
Le mot de la fin
Pour tout vous dire, j’ai l’impression d’avoir touché quelque chose d’intangible et de grandiose, quelque chose d’une importance vitale et qui change tout ; la magie de la vie.
Car toujours viser plus haut, vouloir devenir une « meilleure version de moi-même », me fixer des buts, bien que cela semble motivant, m’éloigne surtout de la seule possibilité de bonheur qui existe : ici, maintenant, dans le moment présent.
Finis pour moi les combats, les batailles, les luttes, la recherche de gains, de profits, de réussite, l’envie, les comparaisons, l’orgueil de l’ego. J’ai juste envie d’être là, pour moi, pour les autres, pour la vie, pour vivre.
Bref, j’ai retrouvé les bras de Kairos.
Merci d’être là,
Laura