Je me réveille aux premières lueurs du jour. J’hésite un court instant entre me rendormir ou profiter d’un lever de soleil pendant que le refuge dort encore. L’hésitation n’est que de courte durée : la grasse matinée, ce sera pour une autre fois.
Il faut savoir qu’en refuge, il existe deux catégories de personnes. Ceux qui possèdent des boules quies et les autres. Je fais partie de la première catégorie, les « prévoyants ». Ce qui m’a permis d’avoir une bonne nuit de sommeil et de profiter pleinement de cet instant de magie.
1. REFUGE BENEVOLO – COL BASEI (3174 m)
Le rendez-vous est donné à 7h pour le petit-déjeuner est à 8h pour cette deuxième journée de randonnée. Au programme : refuge Benevolo – col Basei (3174 m) – refuge Chivasso, dénivelé positif : 879 m. 6 h de marche.
Compeed et Nok aux pieds, départ réel : 8h05. La ponctualité n’est pas encore l’affaire de tous ahaha.
Pour rejoindre le refuge Chivasso, il y a deux itinéraires possibles : en passant par le col Rosset (3023m) ou en passant par le col Basei (3174m). Nous choisissons ce dernier pour sa difficulté supplémentaire ainsi que sa vue (apparemment) imprenable sur les lacs.
3h de marche : d’abord dans des alpages puis dans une alternance de roches et de névés longeant le glacier de Basei.
Être humain paradoxal
Sur les réseaux sociaux, on ne montre que des sourires, c’est bien ça ? Cette matinée a été particulièrement difficile pour moi. Savourez, car c’est bien la seule fois du trek où j’ai remplacé mon sourire et mon esprit positif par une tête en état de décomposition avancée et « un esprit en mode primal, vide de toutes pensées » comme dirait Cheryl Strayed.
Parce qu’une fois arrivé en haut, c’est une sacrée claque que je me suis prise. Car c’est bien ici, en montagne que je peux amener tout ce que je suis : toutes mes émotions, toutes mes complexités d’être humain imparfait et paradoxal. Je peux maudire les pierres sans peur de jugement. Je peux exprimer ma confusion, mon incompréhension, mes peurs et mes questionnements profonds. C’est libérateur. Après, c’est le calme. La tension retombe. Je suis vidée et comblée : être humain paradoxal.
2. COL BASEI (3174 m) – REFUGE CHIVASSO
C’est à ce moment-là que j’ai pris conscience de la chance que l’on avait d’avoir Ludovic avec nous. Marcher en présence d’un guide permet de débrancher le cerveau.
Juste avant de retrouver la terre ferme pour rejoindre le refuge Chivasso, nous nous arrêtons faire une pause déjeuner. Au menu : des carottes, du jambon et du fromage, encore. Autant vous dire qu’après la matinée que je viens de passer, je me régale. A peine le déjeuner fini, je m’allonge et je m’endors. Je me réveille environ 20 min plus tard, forcée de constater que le reste du groupe a suivi le mouvement lol.
Descente vers les lacs
Peu après avoir repris la marche, nous arrivons sur des sentiers en descentes bien plus accessibles. A l’approche des lacs, nous passons par un endroit où des câbles ont été installés afin de sécuriser quelques mètres de descente. Ludo nous montre comment se « positionner » en descente afin d’être le plus à l’aise possible. Arrivé en bas, la vue est imprenable sur les lacs. Je me sens chanceuse d’être ici.
De là où nous sommes, nous apercevons le refuge et nous en approchons à chaque pas. Nous traversons une dernière rivière, sur la neige cette fois et je ne suis pas très rassurée. Mais si Ludo dit que c’est bon, c’est que c’est bon ! Puis nous arrivons sur le dernier passage de neige avant d’arriver au refuge. Ludovic nous laisse le choix de le contourner ou de descende en « escalier ». J’opte pour la deuxième option. Après tout, je suis venue ici pour découvrir l’alpinisme, alors autant jouer le jeu !
Malgré les hésitations de départ, tous les membres du groupe finissent par jouer le jeu jusqu’à ce que Paul finisse par glisser et se luxer l’épaule. Je dois dire que je suis un peu sous le choc. Une luxation de l’épaule pour une chute si anodine, si proche du refuge ? C’est triste.
Refuge ou Hélico ?
On lui improvise une écharpe d’immobilisation avec le sac de Maxou et l’on se dirige vers le refuge où le gardien appel immédiatement les secours. Tout va très vite. En à peine 5 min, l’hélicoptère est déjà là et deux de nos compagnons d’aventure s’envole vers le Val d’Aoste.
Le refuge est authentique, tout en bois, des livres partout à l’image de son gardien et de ses « employés ». Ils sont attentionnés, aux petits soins pour chacun d’entre nous. La nourriture y est délicieuse, au menu du soir : vraie soupe de légumes ou plat de pâtes, viande ou omelette au fromage servie avec de la polenta et crème mascarpone/clémentines en dessert. Fatigués de cette journée riche en émotions, nous allons nous coucher dans une grande chambre, avec deux lits vides.
A demain,
Merci d’être là ♡
Laura
Jour 1 : Vivre ; ça doit être une sacrément belle aventure >
Jour 3 : Quel monde merveilleux >
Jour 4 : Rêve de 4000, ascension du Grand Paradis >
Crédit Photo : Yoann Rochette, Maxou et moi-même
The Comments
Floriane
J’adore ! Ça donne envie ! Je viens des montagnes mai j’ai déménager que Strasbourg cette année et grâce à ton blog j’ai l’impression de n’être jamais partie !
Petite question : avec quoi prends-tu tes photos ?
Bon courage pour la suite !
Laura Rêve en Grand
FlorianeMerci Floriane pour ton commentaire ! Heureuse de te partager ces beaux moments en montagne 😀